Numérique et effondrement

Une question qui me traverse sans cesse, l’inquiétude de l’avenir pour nous libristes face à l’effondrement qui risque d’arriver. Comment survivre avec nos désirs d’un numérique libre et respectueux de nos vies privées et écologique dans ce cadre où le système et la société pousse à la croissance, à la productivité et à la surveillance de masse ?

Ici dans cette conférence, une réflexion aussi surtout sur la surveillance de masse qui s’ensuit…

Conférence de Gee et pyg, de Framasoft, donnée aux https://jdll.org le 06/04/2019

La bonne nouvelle, c’est que le capitalisme ne va pas tarder à crever ; la mauvaise, c’est qu’on risque fort de crever avec lui.Est-il encore temps de faire du libre sans vision politique et écologique ?

Terme apparu dans le rapport Meadows dans les années 70, l’effondrement est « le processus à l’issue duquel les besoins de base ne sont plus fournis à une majorité de la population par des services encadrés par la loi ». Aujourd’hui, de nombreux signaux forts indiquent que cet effondrement est inéluctable, et ce dans un avenir relativement proche.

Nous reviendrons rapidement sur quelques facteurs précisant « Pourquoi cet effondrement est inéluctable ? » (facteurs écologiques, énergétiques, économiques, financiers, sanitaires, sociaux, etc), sans pour autant proposer de solutions (puisqu’on vous dit que c’est inéluctable ! ). Notre proposition est plutôt de faire le lien entre cette notion d’effondrement, et celle plus récente du « capitalisme de surveillance », une forme de capitalisme dont l’évolution s’est faite sans entrave ces vingt dernières années, notamment grâce au développement et à l’omniprésence des technologies numériques. Nous essaierons d’articuler ces deux notions pour voir si le capitalisme de surveillance nous projette avec force vers l’effondrement ou, au contraire, si les technologies qui le soutiennent (logiciels, IA, Big data et analyse/extraction de données, nouvelles formes de contractualisation du travail, services personnalisés, internet des objets, etc) nous permettront de l’éviter ?

Enfin, à défaut de proposer des solutions magiques qui éviteraient à la société capitaliste occidentale de s’effondrer (avec les conséquences que l’on peut et doit imaginer), nous évoquerons quelques pistes (notamment autour des communs et des communs numériques comme le logiciel libre) qui permettent une certaine frugalité, et d’atténuer la toxicité du modèle dominant aujourd’hui. Une façon de réfléchir aussi, à la place que nous aurons, nous libristes, dans une société occidentale post-effondrement où l’informatique même sera peut-être un luxe. En effet, demain, nous manquerons peut-être d’eau, de nourriture et de quantité d’autres ressources.

Est-il alors futile, aujourd’hui, que nous mettions tant d’énergie dans l’informatique, le web ou les logiciels libres ? Tant de choses qui dépendent massivement des structures de la société industrielle, celles-là même qui sont amenées à s’effondrer dans une futur proche ?

Note aux personnes souhaitant assister à cette intervention : il s’agit « d’une conférence-débat-plutôt-improvisée-et-légèrement-gesticulatoire » de deux heures environ (pause pipi comprise !), entre deux membres de Framasoft (l’un scientifique, l’autre économiste de formation) où nous tâcherons de laisser une large part au débat (30 minutes minimum).

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